Aujourd’hui nous recevons un lutteur que j’ai rencontré en juin alors que j’allais voir le dernier combat de la glorieuse carrière de Paranoid Jake Matthews, une armoire à glace aussi terrifiante que sympathique, le seul et unique Pickton!
Monsieur Divertissement: Bonjour Pickton! Tout d’abord, d’où vient ton amour de la lutte et ton désir de devenir lutteur?
Pickton: Lorsque j’étais jeune, j’étais moi et mes amis ont été des fans de la wwe et on s’amusait à jouer à la lutte dehors ou dans nos chambres. Je me souviens avoir fait une présentation sur Shawn Michaels en 6e année et d’avoir écrit un texte en secondaire 2 racontant une histoire qui me mettait en vedette à WrestleMania, rien de moins!
Pickton: Par la suite, j’ai totalement arrêté de suivre la lutte. C’est pour cela que toutes mes références de lutte date de l’Attitude Era. Encore aujourd’hui, je n’écoute pas de lutte, sauf la scène indépendante au Québec.
Bref, j’ai eu le goût de devenir lutteur lorsque j’ai commencé à aider la GPW à leur débuts en octobre 2018, je suis un vrai OG de la GPW! Après avoir commencé les cours, je me suis rendu compte que j’avais un certain talent et avec ma shape, j’avais déjà l’air d’un lutteur.
Mr D: Monsieur Pickton, je dois vous avouer que vous êtes un individu très intimidant qui semble gagner sa vie avec ses gros bras, et j’ai été surpris d’apprendre que vous étiez un diplômé universitaire. En quoi avez-vous gradué et quel est votre métier si ce n’est pas indiscret?
Pickton: En effet, un gars de 6 et 4 et plus de 300 livres, j’ai les bras, chest, jambes et mains tatoués. Des bras de plus de 20 pouces et qui bench près de 405 livres, je ne cadre définitivement pas dans ce qu’on pourrait penser d’un universitaire.
Cependant, je suis effectivement bachelier en administration des affaires ainsi que maître en administration publique. J’adore soulever des poids lourds, donner des grosses chops et parler des modèles d’organisation scientifique du travail ainsi que des enjeux dans administration publique dans les démocraties du 21e siècle.
Je travaille à la fonction publique fédérale et j’ai occupé divers postes dont mon préféré fût celui de chef de cabinet et directeur des opérations au service juridique du secrétariat du conseil du trésor. J’ai tout récemment débuté un nouveau poste de gestion des opérations dans un programme d’approvisionnement.
Mr D: Comment décrirais-tu ton style de lutte?
Pickton: Je me définis comme un lutteur de style old school et intense et snug. C’est Demolition qui m’ont expliqué cela lorsque j’ai eu le privilège de passer une heure avec eux lors du spectacle au Centre Slush Puppie. Pour mon style, je me suis beaucoup inspiré Thunder, un de mes premiers coach. Il a 50 ans et fait encore lever les foules avec son style old school. J’ai eu le privilège de l’affronter lors d’un spectacle pour une levée de fonds qui se tenait dans le quartier où j’ai grandi. Il y avait plus de 300 personnes dont facilement une soixantaine de mon entourage. Il n’a pas hésité à me mettre over durant ce show, je ne vais jamais oublier ce match et ce qu’il a fait pour moi ce jour là. De plus, j’ai survécu à ses chops, je peux donc survivre à n’importe quelle chops! C’était tout un match!
J’ai aussi le privilège d’être entouré d’excellentes têtes de lutte. J’ai réussi à me démarquer à ma première année grâce aux coachs de la GPW, mais aussi en grande partie à Stéphane Gauthier (William Oscar L. Freeman). Il connaît tout de la lutte et révise tous les matchs de J-RO et moi en plus de nous donner des conseils et de me suggérer des nouveaux moves. Sans lui, je n’aurais pas progressé aussi rapidement. Puisque je n’écoute pas la lutte, j’écoute les conseils de ceux qui m’entourent à l’école de la GPW. Je suis tellement bien entouré et ça fait toute la différence.
Mr D: Qu’est-ce que tu considères comme le plus beau moment de ta carrière?
Pickton: En juin dernier, j’ai vécu quelque chose d’exceptionnel avec le spectacle au Centre Slush Puppie. Nous avions une grosse storyline que nous avions travaillé pendant des mois entre Les Frères Rebelles et les CHUMZ, nous avons fait des promos dans le Gym-Max de Gatineau avec le champion canadien de tire aux poignets, une conférence de presse live sur Facebook, une promo dans une Cage aux Sports! Bref, le tout s’est terminé au centre Slush Puppie devant 3,200 personnes!
Pickton: Je vais t’avouer que de se faire huer par 3,200 personnes, c’est quelque chose de spécial! Et pour finir, Demolition ont fait un spot à la fin et Stéphane à pris une bonne droite d’Ax (Bill Eadie). À ma première année comme lutteur, impossible de demander mieux!
Mr D: En tant que fan de l’ère Attitude, est-ce qu’un des lutteurs de l’époque en particulier t’a donné le goût de devenir lutteur?
Pickton: J’aimais beaucoup Shawn Michaels, surtout dans les bonnes années de DX, mais il est évident que je ne pourrais jamais lutter comme lui. En rétrospective, c’est vraiment Stone Cold Steve Austin, l’Undertaker et André the Giant qui m’ont inspiré à devenir lutteur. Ils ont eu beaucoup d’influence dans le développement de mon personnage ainsi que de mon moves set.
Mr D: Qu’est-ce qui t’a inspiré le nom Pickton?
Pickton: Je ne suis pas le plus créatif, donc j’ai utilisé une formule que je connais. Mon band préféré est Marilyn Manson et tous les membres du band avaient composés leurs noms en combinant le prénom d’une diva américaine et le nom de famille d’un tueur en série américain. J’ai voulu utiliser la même formule, mais à saveur locale, québécoise ou canadienne. Heureusement, il n’y a pas trop de tueurs en série au Québec, mais quand je suis tombé sur Robert Pickton, ç’a cliqué et j’ai tout simplement utilisé Pickton. Il est important de mentionner ici que ce n’est aucunement un hommage à ce tristement célèbre meurtrier, c’est juste pour le show et ça reste quand même un nom de famille fréquent dans le Canada anglais. Mon plaisir coupable est d’imaginer les gens qui googlent mon nom de lutteur et tombent sur la vraie histoire; ça me rend heureux d’imaginer leurs réactions!
Mr D: Quel est ton opinion sur l’état de la lutte indépendante au Québec?
Pickton: Je considère la lutte comme étant un sport en premier et un spectacle en deuxième. C’est-à-dire, je crois que pour donner un bon spectacle, il faut avoir une bonne condition physique, une bonne technique de lutte et s’entrainer au gym et dans le ring. Je ne dis pas qu’il faut avoir des physiques comme ceux de la WWE, loin de là, mais avoir un agencement acceptable d’expérience, de technique et de conditionnement physique.
Dans certaines situations, l’expérience et la technique peuvent compenser pour faire un bon match, mais il y a des limites. Lors de la dernière année, il m’est arrivé de voir des lutteurs qui n’étaient visiblement pas assez en forme pour performer dans un ring, mais ils ont lutté parce qu’il faisait partie d’une storyline ou avait simplement le pouvoir de se mettre dans un ring.
Mr D: Qu’est-ce que tu as accomplis au cours de la dernière année et qui te rend le plus fier?
Pickton: En juillet dernier, j’ai eu un match contre le Hotstepper Macrae Martin. C’est tout un lutteur que je respecte beaucoup et qui a beaucoup plus d’expérience que moi. J’étais définitivement hors de ma zone de confort. C’était la première fois que je travaillais en simple avec un lutteur qui avec un style diamétralement opposé au mien. Il y avait tellement de spots que j’ai répété le combat dans ma tête pendant des heures. De plus, c’était la finale du spectacle d’Au Sommet de la Lutte, l’organisation de Mathis Myre, mon « mon beau gibier en caramel!
Il m’a fait confiance pour la finale de son gros show et je ne voulais pas le décevoir. Le match s’est très bien déroulé et selon les commentaires des spectateurs, c’est un match digne d’une finale.
Mr D: Quels sont les buts que tu aimerais atteindre dans le monde de la lutte?
Pickton: Quand je me suis lancé dans ce sport, je ne m’avais pas vraiment donner de buts particuliers, même que je disais que j’allais seulement lutter à la GPW. Force est d’admettre que j’ai eu la piqûre et que désormais, je me vois souvent dans l’obligation de malheureuse refuser des bookings faute de temps. À bien y penser, mon but premier est d’avoir du fun avec mes chums!
Que ce soit à la GPW, lors de matchs, en faisait des promos pour des storylines ou lorsque je prends la route pour aller lutter pour d’autres organisations, je veux simplement m’amuser. Je voyage souvent avec J-RO et Stéphane Gauthier et on a effectivement beaucoup de fun ensemble. De plus, je suis toujours assis en arrière avec Marjo, la blonde à J-RO, et j’ai pas mal plus de fun que lui qui conduit!
Pour ce qui est de la partie spectacle, mon but est constamment de donner le meilleur spectacle possible. Il n’y a rien que j’aime plus que de revoir mes matchs et de voir la réaction des fans après une grosse chop, une prise de puissance ou une move athlétique qu’on ne s’attend pas d’un lutteur de mon gabarit.
Pour le côté plus sport, mon but est plutôt de combler le côté compétitif en moi. En effet, mon objectif est toujours de donner une performance physique afin d’élever la barre pour le prochain match ou d’être le match of the night. Comme mentionné, j’ai été entraîné à être intense et snug; je n’ai qu’une vitesse et c’est la pédale au plancher! Je n’ai jamais blessé personne, je ne me tape pas sur les cuisses, mais le bruit doit sortir de quelque part! Quand les prochains lutteurs disent « ok, on doit suivre ça? », j’ai fait ma job.
Mr D: Avez-vous une dernière déclaration à faire avant la fin?
Pickton: Je ne peux terminer cette entrevue sans prendre le temps de remercier ma conjointe Karina. Nous avons deux jeunes filles de 7 et 9 ans. Concilier le travail et les responsabilités familiales est déjà un défi, ajoute à cela les heures d’entraînements dans le ring et dans le gym à chaque semaine, les activités des filles en plus des activités de ma conjointes, nos semaines sont bien remplies. Bref, merci Karina je t’aime.
Mr D: A la fin, l’Amour triomphe toujours! Adorable! Merci Monsieur Pickton, et j’ai vraiment hâte de vous revoir dans le ring!
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