Comment la lutte a sauvé ma vie: L’histoire de William Maltais

(Le plus gros « ref bump » de la jeune carrière de William Maltais. On commence fort!)

Bonjour à vous cher lecteur! Comme vous pouvez le constater sur cette photographie, le métier d’arbitre n’est pas de tout repos. En plus de nous parler de son métier d’arbitre, William a une histoire très inspirante qui saura vous toucher droit au coeur. Il a dû surmonter de terribles épreuves personnelles pour devenir ce qu’il est aujourd’hui; l’un des meilleurs arbitres de toute la province!

Monsieur Divertissement: Bonjour William! Tout d’abord, parle nous de comment tout a commencé. Ta passion pour la lutte vient d’où?

William Maltais: Depuis que j’ai 6 ans que je me promène backstage, grâce à mon père Smumdax. Il a commencé avec Carol Fournier en tant que commentateur à la GEW, puis est devenu booker et propriétaire de la GEW. Il fut en charge pendant 3 ans, avec l’aide de Mitch Thompson entre autre. J’ai commencé à être encore plus passionné quand j’ai compris le côté psychologique de la lutte.

Mr D: Tu aspires être lutteur, ou c’est vraiment le rôle d’arbitre qui t’intéresse?

William: J’ai toujours voulu être un lutteur. Depuis que j’ai 8 ou 9 ans que je dis aux gens que c’est ça que je veux faire dans la vie. Je veux changer la perception des gens sur la lutte. Les gens disent que c’est arrangé, moi je veux vendre si bien les coups, et que mes coups paraissent vrais, pour que les gens puissent s’imaginer que ce qu’il voit est vrai et pas quelque chose que n’importe qui peut faire. J’étais trop jeune pour commencer l’entrainement de lutteur, alors mon père m’a conseillé d’arbitrer en attendant, pour apprendre à respecter le ring et la business.

Je prends mon rôle très au sérieux. J’ai commencé tranquillement, et là j’arbitre un peu partout au Québec. Je réalise que je dois avoir un certain talent pour arbitrer. Donc, en attendant d’être officiellement lutteur, j’essaie d’arbitrer le plus possible! Mes ambitions en tant que lutteur sont d’un point de vue strictement local, alors qu’en tant qu’arbitre je vais de plus en plus loin. Ça m’a permis de faire des contacts et d’arbitrer les meilleurs au Québec!

Mr D: As-tu été entraîné pour être arbitre?

William: Plus ou moins, mon père a déjà arbitré et j’observe beaucoup. Je prends les conseils et je n’ai pas peur d’en demander.

Mr D: Parle-moi un peu de la GEW, c’est sûrement une fédération qui a une place spéciale dans ton coeur?

William: C’est là que tout à commencé pour moi. C’est là que j’ai arbitré la première fois, j’ai déjà fait été agent de sécurité pour eux, filmer les matchs et même sonner la cloche! Tout le monde m’a vu grandir là-bas, et c’est là que j’ai rencontré plein de gens qui sont devenus comme une 2e famille. La GEW est et sera toujours très importante pour moi.

Mr D: Ça fait combien de temps que tu arbitres? C’est quoi les plus gros combats que t’as arbitré à date?

William: Officiellement, ça 2 ans que j’arbitre. Mais c’est depuis avril que je me promène d’une fédération à l’autre. Au début j’étais juste à la ALE et à la GEW en plus d’avoir fait Victory Ring une fois, mais en avril j’ai pris la décision de contacter d’autres fédérations et j’ai commencé à me promener pour vrai. Mes plus gros matchs à date, je te dirais T.D.T. contre les enfants de Choeur (1 mois après mes débuts!), des matchs à Symmania et un Iron Man Match entre Jeremy Prophet et Mathis Myre! J’avais arbitré 4 autres matchs après, grosse soirée! Et j’ai déjà arbitré 4 matchs de suite!

(William: Ça c’est ma photo pantalon trop moulant!)

Mr D: 4 de suite! Wow! J’ai arbitré un seul match dans ma carrière; ça a duré près de 30 minutes et j’étais brûlé! C’est exigeant être un bon arbitre, il faut toujours attentif de ne pas être dans le chemin des lutteurs!

William: Pour moi, ne pas être dans le chemin, ce n’est pas un problème, car habituellement je connais déjà les enchaînements de prises ou les comebacks des lutteurs. Si c’est un lutteur qui utilise beaucoup les cordes, je vais me tenir plus dans les coins. Si c’est un lutteur comme Mathis Myre qui utilise autant les câbles que le coin, je vais me tenir entre les coin et les cordes. Je me tiens toujours à la droite ou à la gauche des lutteurs, et jamais derrière ou devant. J’avais beaucoup analysé ça, donc je me débrouille bien de ce côté.

Mon plus gros problème, c’était plutôt de savoir si je devais être expressif ou non. Les gens qui me connaissent savent que je suis très expressif, j’ai donc tenté de diminuer cela un peu, mais je suis capable de bien réagir dans toutes les situations. J’ai même déjà lutter en tant qu’arbitre, contre Green Phantom!

William: Sur la photo, c’est mon premier « ref bump », à mon premier match en tant qu’arbitre! Sur le même show, j’étais tellement stressé que j’ai posé des questions sur tout à tous les lutteurs. J’ai demandé à Lizbeth si après son plongeon, elle allait se relever tout de suite ou si je devais aller m’enquérir de son état. Elle m’a dit qu’elle allait se relever immédiatement. Elle ne s’est jamais relevé. À mon 2e match en carrière, j’ai eu à gérer une blessure! Ce qui m’a rendu encore plus nerveux, et je n’étais plus vigoureux; je me comportais comme un robot!

Mr D: Ce n’est visiblement plus le cas maintenant; tu sembles très à l’aise chaque fois que je te vois en action. Tu te promènes beaucoup, je peux le confirmer; je te vois partout! Tu peux nous donner une ampleur de ce que tu as accompli depuis avril?

William: NWC, Lutte Laurentides, XZW, NBW, FML, CPW, BCW, ALE, SYMMANIA, PROMOTIONS J/R, ALC, GEW, Exit 2, NCW, IWS, TUW, 1,2,3 Lutte, CHOQ.ca, GPW, GenNxt, Lutte Académie, Victory Ring, En Action Pour La Cause 2 et bientôt Femmes Fatales, Au Sommet de la Lutte et BEW! Québec et Gatineau sont les endroits les plus éloignés que j’ai fait à date.

Mr D: J’ai remarqué que tu en profites pour te prendre en photo avant chaque gala.

William: Oui, c’est quelque chose que je faisais, puis que j’avais arrêté pendant un bout de temps. Mais j’ai recommencé à le faire et c’est grâce à Brandon Carrier, car j’ai vu qu’il le faisait tout le temps, alors ça permet de voir où je suis ce jour-là. Un jour je peux être à la XZW de Sorel, et le lendemain à la GPW à Gatineau!

Mr D: J’ai également vu que tu commençais à avoir de la marchandise!

William: Oui! Le logo a été fait par l’ancien partenaire de mon père aux commentaires de la GEW, Carol Fournier. Je compte faire des stickers et des chandails. Je suis très fier de ça!

Mr D: Est-ce que t’entraînes déjà pour être lutteur?

William: Ça fait longtemps que j’ai commencé à m’entraîner, depuis début 2020. 2 semaines après mon premier cours et mes premiers bumps, la pandémie a tout arrêté. Je me suis entraîné avec Billy Gibson, avec Manson et quelques fois avec Surfer Mitch Thompson. Je suis présentement au dojo de la IWS depuis janvier, mais j’ai dû arrêter quelques fois à cause de problèmes personnels. Et je recommence à m’entraîner en octobre avec Mitch Thompson, pour être fin prêt à lutter!

Mr D: Tu comptes commencer dans le ring bientôt?

William: Oui, et je vais lutter masqué pour ne pas que ça interfère avec mon travail d’arbitre. Je ne veux pas être considérer comme un lutteur qui arbitrait juste en attendant d’être lutteur. C’est très important pour moi le travail d’arbitre, et je compte faire les deux en même temps, sur le même show si possible. Je vais tout faire pour ne pas que les gens ne me reconnaissent; je vais mouiller et cacher mes cheveux bien comme il faut pour être certain que le public ne puisse apercevoir mes bouclettes!

William: Ça c’est mon premier match avec la manche noire.

Mr D: Ah oui! La fameuse manche noire! J’allais oublier d’en parler, c’est ce qui intrigue tout le monde! Pourquoi la manche noire?

William: Ça me permet entre autre de me démarquer de tous les autres arbitres, ce qui n’est pas facile en tant qu’arbitre. Mais à la base ce n’était pas pour ça. La photo en question a été prise en avril, à la XZW. Je m’étais blessé au bras un peu avant le gala. J’avais des bandages sur le bras, et j’ai arbitré le combat du préshow ainsi. Les gens me regardaient de travers. J’avais emmené la manche noire au cas. Je l’ai mise pour arbitrer les combats suivants, et c’est resté par la suite. Et si tu te demande pourquoi j’étais blessé, c’est j’avais des gros problèmes d’anxiété, et je passais mon anxiété comme ça, en me coupant le bras. Pas pour me suicider, mais plutôt parce que la douleur me permettait d’oublier mon anxiété et ma tristesse.

Mr D: Qu’est-ce qui te rendait si triste et anxieux si ce n’est pas indiscret?

William: J’ai été victime de viol, et je n’ai pas peur de l’affirmer. On peut s’en sortir, et je m’en suis sorti. Les hommes ne doivent pas avoir peur d’en parler, ces choses arrivent. Ça ne fait pas d’eux des faibles de parler ou de démontrer leurs émotions. Je ne me suis pas coupé depuis le mois d’avril, c’est à dire depuis que j’ai commencé sérieusement mon métier d’arbitre.

Mr D: Ouf, c’est énorme ce que tu racontes. Je te félicite pour ton courage de nous partager des choses aussi importantes et d’être un bel exemple à suivre. Je suis vraiment content que tu sois mieux aujourd’hui!

William: Merci beaucoup! Avant qu’on se laisse, j’aimerais prendre le temps de remercier des gens qui ont été cruciaux dans ma carrière: Un gros merci à Shayne Hawke qui m’a coaché et à Billy Gibson qui a été mon premier entraineur, à Smumdax (mon père) qui m’a bien éduqué sur comment rester humble et finalement à Jeremy Prophet et Buxx Belmar pour tous les conseils et les toutes opportunités que j’ai eues grâce à vous!


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