Monsieur Divertissement: Je reçois aujourd’hui un lutteur que j’ai connu pratiquement à ses tout débuts à la FLQ, le coriace Hyenah! Tout d’abord, comment a commencé ta passion pour la lutte professionnelle?
Hyenah: Ça a commencé quand j’avais environ 6 ans. On allait au camping de mes grand-parents près des lignes américaines et on pouvait regarder la lutte le dimanche matin. Puis quand j’ai eu 9 ans, j’ai vu mon premier WrestleMania sur PPV. Ça m’a donné la piqûre! Par la suite je regardais souvent la lutte avec ma cousine Sweet Cherrie, mes cousins Spike et Patrick. En 1998, nous avons retrouvé un vieil ami de la famille, Grant Gray, alias Danny Dallas, le père de Keven et Jason Gray. Grant avait accès à un gym et un ring, c’est avec lui que je me suis entraîné pendant 1 an. J’ai eu mon premier match pour Keven THE Kriminalz à la MCW au 7111 des Érables. J’ai lutté pendant un an là-bas, puis je me suis rendu à la FLQ. C’est là que le personnage de Hyenah a été créé.
Mr D: Tu pourrais nous raconter comment tu es arrivé avec ce nom original?
Hyenah: Dans le camion, pendant qu’on allait chercher des pièces pour le ring, quelqu’un a fait une petite blague et j’ai rit avec un petit rire de hyène. Le nom est resté! J’ai lutté 7 ans à la FLQ, puis quelques années à la NBW de Jack Lefebvre. L’inspiration pour le personnage, moi je suis un geek de comic book. J’ai été cherché le côté intelligent d’Hannibal Lecter, Sabertooth pour son côté violent sanguinaire et l’imprévisibilité du Joker. Je peux autant avoir l’air d’un épais que d’un psychopathe assoiffé de sang! L’idée du costume orange vient du jeu Arkham Asylum; j’aimais beaucoup le look des prisonniers avec la chienne de mécanicien orange. Après j’ai tenté une Gimmick MMA, mais ce n’a pas fonctionné.
Mr D: Et tu as été entraîné par Danny Dallas?
Hyenah: Par Danny Dallas oui, mais aussi par Lufisto, Jaguar et Cougar les Wild Cats, Ludger Proulx, Rocky Stone… J’ai toujours été un lutteur old school. Jimmy Starr et Grant Gray m’ont aidé avec ce côté là, Lufisto avec le « Hard hitting », Mark Jaguar pour le côté technique. C’était vraiment un des tops à l’époque!
Mr D: Durant ta carrière, qui ont été tes adversaires les plus marquants?
Hyenah: Sweet Cherrie, Face of Death, Jason de la FLQ, Funky, Yo So Cool, Mercedes, Trevor Blair, Mean Machine, Ricky et Jimmy Starr et Jaxon James avec qui ce n’est pas fini. Je n’ai jamais eu de grosses rivalités, car, à mon avis, les promoteurs ne croyaient pas en moi. Mais moi je croyais en moi, et c’est ça l’important.
Mr D: Tu as longtemps été avec Gemini, as tu eu d’autres gérants?
Hyenah: J’ai déjà été accompagné par Pat Laprade, par Charlie (un squelette de plastique) et par Mercedes de la LLCV.
Mr D: Pat Laprade et son manteau jaune! Comment l’oublier! Récemment Jaxon James me racontait que tu l’aidais beaucoup. C’est quelque chose que tu aimes faire aider les jeunes lutteurs?
Hyenah: Oui, j’adore ça! Et depuis toujours! C’est vraiment le fun de voir ce que sont devenus Ice, Iron Rob, Alextrême, des gars avec qui j’aimais beaucoup lutter à leur début et ce qu’ils sont devenus! J’ai travaillé avec Jack Cruz lors de ses premiers match, Marty Lang… Trop pour tous les nommer!
Mr D: Parle moi un peu de tes années Hardcore.
Hyenah: J’en ai fait pratiquement 10 ans, je ne faisais que ça, surtout à Drummondville. Je vais t’avouer que c’est dur sur le corps, et qu’à 42 ans, je n’en fais presque plus. Mon combat le plus rough c’était contre Jerry Mason, un anything goes match. On a utilisé de la vitre, table de barbelé, des chaises, une clôture qu’on a mis dans le ring. À la FLQ+ j’ai fait un strap match, un chain match, tape fist match, dog collar, combat de chaises, combat de table en feu à la ICW. J’ai déjà fait un combat de barbelé et un no-rope match, car les câbles avaient lâché juste avant notre combat. J’ai toujours été volontaire pour tout ce que les autres ne désiraient pas faire, je suis très versatile. J’ai eu une réputation du gars qui buvait beaucoup avant ses matchs. C’est vrai, j’aimais prendre quelques bières avant mes matchs et j’avais parfois le coude léger. Mais ça n’a jamais affecter mes performances et je n’ai jamais blessé personne.
Mr D: Parlant de blessures, en as tu eu beaucoup au courant de ta carrière?
Hyenah: Ça serait moins long de t’énumérer ce que je ne me suis pas blessé! Poignet gauche fracturé, épaule droite disloquée, je fais de l’eau dans les deux coudes, genoux gauche débarqué 2 fois, probablement une vingtaine de commotions cérébrales, quelques brûlures superficielles à cause de table en feu.
Mr D: Tu parlais de rumeur que tu buvais avant les matchs, t’as eu des mauvaises répercussions à cause de ça? Perdu des bookings? C’était pendant ta phase hardcore, pour anesthésier un peu la douleur avant de commencer?
Hyenah: Non, je n’ai jamais perdu de bookings pour ça. Et oui, c’était un peu pour atténuer la douleur, mais c’était aussi mon petit laisser du week-end. Je buvais avec mes chums et c’était le fun. Quand les promoteurs trouvaient que j’avais l’air d’exagérer, on m’avertissait de slacker, et je le faisais toujours sans rechigner.
Mr D: Tu buvais backstage avec d’autres? On entend souvent parler du vestiaire de la ECW qui était comme un gros party.
Hyenah: Dans certains vestiaires c’était des party, on était là pour avoir du fun avec les boys. Pas de stress ou de compétition. Maintenant c’est plus des petites cliques. Avant on était toute une gang, même les lutteurs de l’Ontario qui parlaient à peine français se mêlaient à nous et on avait du fun. Ça a beaucoup changé depuis. Certains jouent à la vedette, on avait pas ça à l’époque.
Mr D: Conseillerais-tu à un jeune lutteurs de faire du Hardcore?
Hyenah: C’est quelque chose de personnel. Certains aiment ça beaucoup. Si c’était quelqu’un de proche de moi, je l’avertirais sûrement de faire attention car les blessures viennent vite, et ça peut nuire à la longévité d’une carrière. Moi je voulais me prouver que j’étais capable. J’en ai fait pratiquement 10 ans, je n’ai plus rien à prouver. Mais si on a une idée géniale et qu’on fini la rivalité avec un match hardcore, j’aurais rien contre.
Mr D: Tu as un nouveau personnage, parle nous un peu de Monsieur Bouley et de son Bouley Club!
Hyenah: Oui! Monsieur Bouley est tout ce qui est old school! Dusty, Flair, Harley, Funk. Un peu de Gunther! Et pour le groupe, c’est arrivé après une soirée bien arrosée avec mon cousin Twisted X. On jasait du fait qu’on voyait le Bullet Club partout, dans les magazines, sur Internet, à la télé. A la New Japan, à la ROH, à Impact, à la AEW et même à la WWE! On se disait que ça serait drôle que le Bouley Club devienne BIG et qu’on voit des t-shirts partout aussi. Twisted X a dessiné le logo pendant ce party là et on a tous trippé! La « catch phrase » CASSE-TOI PAS LE BACON vient de mon grand-père. C’était un gars bien relaxe qui aimait ça dire ça.
Mr D: Au cours de ta longue carrière, as tu accumulé plusieurs championnats?
Hyenah: 2 fois champion par équipe de la FLQ, à la NBW j’ai été champion poids léger, champion par équipe et champion québécois, SWF champion hardcore et champion toute catégorie. C’était pas si important que ça pour moi d’avoir beaucoup de championnat. C’est sûr que c’est le fun d’en avoir un, mais c’est de la pression aussi. Tu représentes la ceinture, mais également la fédération. Mais aujourd’hui les fédérations ne laissent pas les ceintures se promener d’une fed à l’autre, et tu ne peux pas t’en servir pour montrer que t’es déjà un champion ailleurs. C’est Me, Myself and I, et je trouve ça très dommage. J’ai sûrement eu plus de championnats que ça, mais en 25 ans j’ai eu le temps d’en oublier. Je suis présentement champion par équipe de la DCW avec Justicia! J’adore encore ça et je vais continuer tant que j’ai du fun.
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