J’étais en train de fumer du délicieux MK Ultra lorsque l’éclair de génie que voici m’est venu: Tu devrais faire comme Normand L’Amour (dans son DVD Normand questionne Normand, le Summum de l’absurde et un savoureux plaisir coupable) et m’interviewer moi-même afin de vous raconter mon palpitant parcours dans le monde de l’écriture et de la lutte. Êtes-vous prêts???

Monsieur Divertissement: Salut Joe! On se connait bien, mais on va faire à semblant que non.
Jonathan DeRoy: Au moins tu vas savoir quelles questions poser pour pas qu’on y passe toute la journée. Embraye!
Mr D: Première question: d’où provient ton goût pour l’écriture?
Jonathan: Ça fait changement de d’où provient ton goût d’être lutteur! haha
Mr D: Ça va venir! Aweille! Réponds!
Jonathan: Les nerfs! Avant tout, mon patois. GO! Sincère, franc, honnête et excessivement poli. Bon! (Oui, Christiane déteint sur moi un ti peu.)
En 4e secondaire, on devait écrire une nouvelle littéraire dans le cours de français. La mienne s’intitulait HOLD UP AU IGA! Ça racontait l’histoire du boucher Butch Bouchard qui avait réussit à stopper une petite vieille en train de braquer le supermarché ou (à corriger) il travaillait.
Le punch final: la petite vieille était Mémère Bouchard, la mère de Butch! Punch mortel qui a beaucoup plu à un de mes amis quand il s’est adonné à lire la nouvelle l’année suivante. Il avait été si impressionné par ma prose que j’ai eu le goût de taper la nouvelle à l’ordinateur, et l’améliorer un brin. Puis j’en ai écrit une autre. Pis une autre. Une quinzaine en tout avant d’aboutir sur un site de lutte.

Mr D: Pis ton amour de la lutte, ça a commencé comment?
Jonathan: Ma question classique! Quand j’étais ti-gars, j’avais les bonhommes, le livre avec les collants, le set d’entraînement pour devenir bâti comme Hulk Hogan. Quand j’arrivais à voir la lutte à la TV, ou le dessins animé Rock N Wrestling, je regardais. Honnêtement, je ne pense pas en avoir vu si souvent à la télévision. Mon préféré c’était Hogan, mais je me souviens de l’avoir vu à peine quelques fois à la télévision durant toute mon enfance.

Jonathan: Puis je me suis mis à louer les cassettes au club vidéo. Puis à copier les VHS que je louais sur l’un des vieux magnétoscopes Béta qu’on avait en quantité dans ma famille. On avait sauté à pieds joints dans l’équipe Bétamax et on s’est fait royalement entuber.

Jonathan: Mais, avec du recul, ça m’a permis de copier une centaine de vidéocassettes de lutte; une bénédiction! Je regardais une cassette par jour; je les avais toutes placées en ordre chronologique! Si jamais vous vous demander comment ça se fait que je connais 100 fois mieux Wrestlemania 5 que le 35, hé voilà.
Mr D: C’est quand la première fois que tu es allé à la lutte?
Jonathan: C’était pour le combat de retraite de Jacques Rougeau en 1994. Ma grand-mère m’a amené avec ma soeur. J’avais 13 ans et je capotais d’enfin voir l’Undertaker et Bret Hart en personne! Mais j’étais vraiment loin; ils étaient tout petits.
J’y suis retourné l’été suivant à Rouyn-Noranda lors de la tournée Jacques Rougeau organisée avec ses copains Tony Mulé et Biscuit Lazarus. La finale mettait en vedette Abdullah le Boucher contre mon nouvel ami Richard Charland. J’ai tripé de voir pour la première fois en actions nos légendes comme Serge Rolland, Jake Matthews, Carl Leduc, Martin Roy, Sunny War Cloud et même Hercules de la WWF qui se mettait à 4 pattes pour hurler comme un loup! C’était vraiment cool!
Mr D: Et si on parle d’une vraie fédération indépendante?
Jonathan: Après avoir assisté au premier show de Lutte Internationale 2000, mon vrai premier show indy fut à la ICW. J’en ai entendu parlé grâce au site internet de Steve Charette: il avait documenté un combat de barbelé entre les frères Proulx!

Jonathan: Quelques temps plus tard, on allait avoir droit à un autre combat de barbelé. Je n’allais pas manquer ça! La finale mettait en vedette le jeune Mobster (357) contre Serge Proulx. C’était vraiment intense comme soirée; c’est la première fois que je voyais Christiane et j’avais même parlé un petit peu à Jean-René Dufort qui était sur place pour sa nouvelle émission Le Bug de l’An 2000. Quelque mois plus tard, j’ai commencé à aller à la FLQ régulièrement.
Mr D: C’est là que tu as rencontré ton coloc MTH?
Jonathan: Exact. C’est le premier lutteur qui m’a parlé. Je lui ai dit que son coup de pied dans le coin était très beau et claquait bien. L’enflure me dévoile qu’il se claque la cuisse! Une belle amitié est née.

Mr D: Pis comment le petit écrivain de nouvelle littéraire comique et sanglante s’est retrouvée à être l’un des chroniqueurs vedette du plus gros site de lutte au Québec?
Jonathan: Passionné de lutte, je lisais pas mal tout ce que je pouvais trouver sur le sujet sur Internet. J’avais commencé par découvrir des listes avec les vrais noms des lutteurs. Ça pis des filles toutes nues. Pour vrai, c’est les 2 premières affaires que j’ai cherché sur Internet.
Bref, j’ai trouvé le site de lutte de Steve Charette, lutte.com. Puis les autres: Quebeclutte et LutteMedia, l’ancêtre de FnnnnnnLutte. Sur QuebecLutte, un nouveau chroniqueur est arrivé: le Philosophe. J’ai immédiatement été charmé par sa plume. Il a recommandé d’aller jeter un oeil à un autre site, le Webzine.
C’était tout petit, juste 3 amis, mais ils avaient un humour dévastateur. Ses amis ayant quitté le navire, Monsieur Internet Hugo Roy a demandé si certains lecteurs voulaient y écrire. Je fus l’un de ceux là. Je suis arrivé dans la même cuvée que le Chosen One, l’auteur des célèbres résumés de la FLQ! Jamais des résumés de galas avaient été aussi jouissif à lire!

Mr D: Comment tu décrirais le Webzine?
Jonathan: On était la NWO des sites Internet! Plus drôle, futé et populaire que n’importe qui. On était tellement supérieur qu’on a pratiquement mangé tout les autres sites internet qui parlaient de lutte. Parmi ceux qui sont encore dans le milieu, nous pouvons nommer Alain Bérubé et Pat Laprade qui écrivaient sur le site AttitudeQc avant que ce site ne soit absorber par osmose.
Avec mon site actuel, je suis tellement fier d’attirer autour de 3000 lecteurs par mois alors que c’était ça nos chiffres quotidiennement à l’époque. Mais on ne se contentait pas de parler que de lutte québécoise: ce qui était vraiment populaire c’était nos textes humoristiques sur la WWF (oui ça remonte à aussi loin!) et la WCW, notamment les fameuses Poires Rectales.
Mr D: Pourquoi le Webzine est plus là si c’était tant si meilleur que ça?
Jonathan: On est devenu si gros qu’on a explosé… Plutôt que de seulement parler de notre sport préféré, on s’était diversifié au point de parler également de Musique, de Films et de Sports. Nous avions maintenant plusieurs responsabilités: j’écrivais sous le Cuisinier sur Lutte! et le Gars du Club Vidéo sur Film! le Webzine.
Pour s’amuser, nous avons organisé des élections sur le plus gros forum internet que le Québec avait connu à l’époque, du moins dans la sphère du Divertissement Sportif. À ma grande surprise, j’ai remporté les élections et je suis devenu le Premier Ministre du Webzine. J’étais au sommet du Monde. 2 ans après, tout était fini.

Mr D: Quel est ton plus beau souvenir de cette période?
Jonathan: Sans hésiter, je te dirais le match que j’ai arbitré entre Martin Rolland et Ludger Proulx. Ludger Proulx avaient insulter mes meilleurs, les Twin Terrors. J’ai défendu leur honneur en criant une bêtise. Le destin étant en ma faveur, plutôt que de manger une volée, je fus invité à arbitrer la finale du gala des champions!
J’invite mes amis, je fume un joint à l’entracte. On m’amène backstage. Dans ma tête, je suis un HEEL! On me fait vite comprendre que non. On ne me dit rien de ce qui va arriver. J’ignore c’est quoi le finish. On me dit simplement de faire un bon compte régulier. Les frères Rolland me font comprendre que je suis mieux de bien faire ma job; sinon! Je suis de votre bord les gars! Ils ne veulent rien savoir. J’ai pas le choix de me réfugier sous les jupes de Ludger…
Le combat a duré près d’une demi heure et j’étais super nerveux! Mais la nervosité descend quand je réussis à faire rire la foule avec ma nouvelle catch phrase: « Abandonnes tu Martin? » Ça m’a aussitôt donné confiance, du moins jusqu’à ce que Martin me demande gentiment de fermer ma gueule hahahaha! J’ai eu bien du fun!
Mr D: Et pendant ta sabbatique d’écriture sur la lutte, as-tu continué d’aller en voir autant?
Jonathan: Ça oui! J’ai continué d’aller voir la IWS. J’ai commencé à aller à BattleWar. Je suis allé à WrestleMania 29 au New Jersey, au 13e anniversaire de la RoH à Philly et mon summum, la toute première Jericho Cruise! En plus de me faire photographier avec Chris, Foley et Steamboat, j’ai eu le privilège de jaser quelques instants avec le chanteur de Slipknot Corey Taylor! Malade!

Mr D: Comment s’est passé ton retour dans le merveilleux monde de la lutte?
Jonathan: Comme un RKO de nulle part, j’ai eu l’idée d’un texte sur mon ami PCO. Je l’ai écrit, puis je l’ai envoyé au meilleur nouvelliste de l’industrie, Alain Bérubé de Lutte.Quebec. Il a adoré!
Alain a suggéré que je l’envoie à J-F Kelly, mon ancien camarade de classe au cégep. Jean-François a tripé lui aussi: si j’en avais d’autres comme ça, il était intéressé à ce que je me joigne à l’équipe en tant que chroniqueur. J’ai écrit une quarantaine de chroniques nostalgiques sous mon vrai nom, Jonathan DeRoy.
Mr D: Comment cette aventure s’est-elle terminée?
Jonathan: Après mon fameux voyage astral provoqué par l’ingestion de chocolat aux champignons magiques, j’étais devenu insupportable. On m’a mis à la porte. Ce qui est un mal pour un bien; j’étais si furieux que je me suis parti un site internet avec un nom similaire au leur pour les narguer.

Jonathan: J’ai voulu recréer la folie du Webzine du début des années 2000. J’ai fait une blague fabuleuse qui m’a valu une mise en demeure. Personne n’a voulu me suivre dans mes délires. J’ai fini par me calmer et me contenter de faire des résumés de gala sympathiques et des entrevues appréciées jusqu’à tout récemment. J’en ai fait une qui n’a pas plu; ça a fait ressortir le méchant qui sommeillait en moi.

Mr D: Tu parles de l’histoire avec Dax?
Jonathan: Exactement. On m’accuse de toutes sortes d’affaires ridicules parmi un tas de vieilles histoires. M’accuser d’utiliser Christiane, franchement!
Comme si c’était ma faute si je ne suis pas au courant de tout ce qui se dit backstage entre les boys. HEILLE! Je ne suis pas un des boys. Je suis un fan qui jasait avec un autre fan qui semblait avoir une histoire intéressante à raconter.
Je n’ai pas plus contrevérifier ses affirmations que celles de tous les lutteurs/lutteuses que j’ai interviewés. Je ne suis pas un professionnel. Je fais ça pour le fun. Je me donne le titre de journaliste amateur parce que je n’ai pas étudier dans ce domaine même si c’est l’un des rôles que je remplis présentement.
Je filme les shows, j’ai été DJ, annonceur, arbitre, responsable des médias en plus d’écrire tout ce que j’écris. Mais personnellement, je me considère comme un artiste. Ma toile, c’est mon site Internet. Je peux y exprimer toute ma créativité. Personne pour me faire chier comme on dit.
Mr D: Vous avez bien raison cher ami! On est ici pour se faire du fun tout en informant nos précieux lecteurs sur notre sport préféré, la lutte professionnelle indépendante québécoise!

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